Les Jardins de la mer pratiquent une aquaculture dite douce avec pour philosophie d'assurer la perpétuité des espèces et de s’inscrire dans une sorte de Grenelle de l’environnement maritime.
Outre le fait d’être une exploitation à part entière et unique en Loire-Atlantique dans ce domaine d’activité, elle ouvre ses portes au public de mars à octobre et en particulier l’été pour les touristes désireux d’en savoir un peu plus sur cet élevage.
Le point fort de cette nurserie, c’est la production de micro-algues, premier maillon de la chaîne alimentaire qui va servir à alimenter le naissain d’huîtres et de palourdes.
Située sur des anciens marais salants de Saint-Goustan, la ferme est alimentée naturellement en eau de mer grâce à une sorte d’aqueduc, appelé ici, « kan ».
Les deux hectares du plan d’eau, explique Valérie Pedron, au groupe de visiteurs du jour, « sont le restaurant de notre plancton ». Ce dernier passe ensuite dans des bassins, et grâce à l’action des sels minéraux et du soleil va s’épanouir en cinq jours. Cette « cuisine » réalisée permettra de nourrir les bébés huîtres et palourdes.
L’essentiel de la visite se passe dans une grande cabane en bois où l’on apprend tout sur les mollusques ; les gastéropodes : « Ils sont l’estomac sur le pied » et les bivalves.
Valérie Pedron évoque leurs différents régimes alimentaires, parle des bulots, des moules ou de la palourde japonaise. Elle raconte la disparition de l’huître portugaise en 1970, remplacée par la japonaise l’année suivante, elle aussi touchée par un virus depuis cinq ans.
Même, si le discours est pédagogique, la guide met néanmoins l’accent sur les dangers que courent la faune et la flore marine. Entre les produits phytosanitaires, les métaux lourds et le réchauffement climatique qui modifient la chaîne alimentaire, la mer encaisse. Mais le fait savoir en générant malgré elle, par exemple, des algues vertes et des virus toxiques.
Valérie Pedron est aussi plus légère parfois dans le discours, mais aussi ferme lorsqu’elle parle de la pêche à pied et de réglementation : « On n’y va pas au bulldozer » ; et puis, « Il ne faut pas acheter de petite griffe à quatre doigts pour fouiller le sable, c’est interdit ».
Le groupe va enfin découvrir la pratique de la théorie en regardant les micro-algues dans un microscope et découvrir ensuite les « poussins ». Les huîtres qui arrivent à l’exploitation sont quasi de la poussière. « Elles ont trois semaines et elles sont placées dans des filtres à café, chaque filtre en contient 2 à 3 millions ».
Elle explique la technique d’élevage qui, malgré des conditions quasi idéales, verra dépérir la moitié de l’arrivage, « Alors, vous imaginez dans la mer ».
Les huîtres vont grandir dans des tubes en PVC immergés dans des bassins oxygénés, se nourrissant du phytoplancton pendant six à neuf mois. Elles seront revendues à des ostréiculteurs qui les feront grandir encore pendant trois ans avant qu’elles finissent dans l’assiette.
Les palourdes arrivent à trois mois. Elles sont de la taille d’une demi-lentille et ressortiront de la nurserie grosses comme une cacahuète. Elles sont alimentées par le même processus.
La visite se termine par une possible ou séparée « pêche au panier » qui permet aux enfants de découvrir des surprises en tirant de petites nasses de l’eau avec crabes, crevettes ou petits poissons à la clé.
Valérie Pedron n’est pas simplement la guide de la ferme aquacole, mais sa co/fondatrice.
En chiffres ?
La capacité de production de l’exploitation est évaluée entre 15 à 20 millions de naissains par an. Actuellement, on tourne autour de 12 millions en huîtres et la même quantité en palourdes.
Les filières de vente ?
Les palourdes partent dans le traict du Croisic et pour les huîtres, c’est maintenant un peu partout, beaucoup en Bretagne. On commence à vendre du naissain dans le Sud de la France, c’est en développement constant.
C’était un pari au début ?
Oui, cela a été une grosse prise de risque, il faut rappeler que l’on a été touché par une forte mortalité en 2008 et 2009. Cette année là on a perdu 95% du naissain.
Sur le volet touristique ?
Cette année est très positive, on a reçu trois fois plus d’enfants. C’est important, car on a des messages à transmettre, des acteurs à sensibiliser, de préférence les jeunes, car ils sont l’avenir.
Il y a un message à faire passer et si on ne fait comprendre ce que nous réalisons et nos difficultés, personnes n’agira (NDLR pour la sauvegarde de la planète). C’est le point d’ancrage de l’ouverture de la ferme au public.
Pratique :
Ouvert de mars à octobre sur rendez-vous pour les groupes ou scolaires ; de juillet et août pour les individuels, à 15 h 00 du mardi au dimanche. Pêche au casier à 16 h 30.
http://www.lesjardins-delamer.fr/
Saline Saint-Goustan
Rue Raymond Poincaré
Résa et renseignements : 09 75 75 84 07
Question quizz « Combien de temps peut vivre une huître si elle n’est pas mangée ? Entre 30 et 40 ans »
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