Le Croisic Infos

Christophe Ramaux parle de la crise financière aux Croisicais

Christophe Ramaux est maître de conférence à La Sorbonne, c’est un économiste reconnu pour son combat contre le néolibéralisme, il est membre du collectif des économistes atterrés. Il était l’invité de l’association Croisic Solidaire pour donner son analyse de la crise financière et ses solutions.

Pour Joël Faou chargé de présenter l’invité « Monsieur Ramaux n’est pas le porte-parole d’un candidat.» Et pour cause, l’économiste  a quitté Jean-Luc Mélenchon  pour « absence de programme.» Il remplit régulièrement les salles lors de ses conférences. Il fait partie du collectif des économistes atterrés groupe de réflexion d’experts en économie, « dont l'action consiste à impulser la réflexion collective et l'expression publique des économistes qui ne se résignent pas à la domination de l'orthodoxie néolibérale». Communistes, écologistes, militants du Parti de gauche, retraités et jeunes du Croisic une centaine sont venus entendre tous les maux du néolibéralisme. Il faut avouer qu’à la différence des politiques il sait suffisamment vulgariser l’analyse pour se mettre à la portée de son auditoire, même si quelquefois certaines remarques sur la crise étaient dans le style « café du commerce »
 

Les raisons de la crise financière

Pour Christophe Ramaux « la dette publique est un faux problème » car la dépense publique représente 55% du PIB (Produit Intérieur Brut), la moitié est prélevée sous forme d’impôts pour être reversés aux ménages sous forme allocations, « ça soutient la dépense des ménages », l’autre moitié sert à payer les services publics.
Pour l’économiste la dette publique crée de la richesse monétaire, « un fonctionnaire embauché c’est utile ça produit de la richesse »  Car pour Christophe Ramaux le problème majeur est la dette privée. La dette des entreprises des ménages et des institutions financières a explosé depuis 2007 (300% du PIB). L’explosion de la dette privée est la conséquence du néolibéralisme, car à défaut d’augmenter les salaires on a poussé les ménages à s’endetter. Libéralisation de la finance, libre-échange, austérité salariale et contre-révolution fiscale sont les quatre leviers sur lesquels s’appuie le néolibéralisme.

Au niveau de la dette les États interviennent sans remettre en cause le néolibéralisme. « Il ne faut pas de banque capitaliste, une banque c’est bien quand elle crée de la monnaie elle est faite pour cela. Le crédit ça permet de lancer une entreprise et « une entreprise qui ne fait pas de dette est mal gérée » indique Christophe Ramaux. Pour ce dernier le véritable endettement de l’État c’est 2,5% du PIB, c’est ce qu’il rembourse des intérêts d’emprunts de sa dette.  La crise financière est liée au néolibéralisme qui a creusé la dette depuis 2088, et il y a trois raisons à cela : « la relance de Sarkozy complètement piteuse, les cadeaux fiscaux faits aux riches, et les taux d’intérêts».

Pour sortir de la dette

« Il faut faire ce que l’on a fait du temps des trente glorieuses, entre 97 et 2001 il y a eu 2 millions d’emplois créés, la dette publique s’est alors réduite de 2,5. »

Christophe Ramaux évoque l'idée d’annuler une partie de la «dette illégitime», mais indique que ce serait renoncer à une partie du budget, en effet, il serait ensuite bien difficile d'emprunter. Il indique que la vraie crise est celle de l’euro. « La dette grecque par rapport au PIB européen c’est peanuts » explique-t-il. Une phrase reprise souvent par jean-Luc Mélenchon dans ses interventions, tiens donc…

« La Banque centrale européenne au lieu de sortir de la monnaie au service des États elle l’a fait pour les banques.  Alors que les déficits commerciaux de l’Europe du sud ça permet aux travailleurs allemands d’avoir du boulot ».

L’économiste nous expliquera que le sauvetage de l’euro passe par la relance salariale en embauchant beaucoup de fonctionnaires car ça crée de la richesse. Il faut réhabiliter l’État social dira-t-il sous forme de conclusion.

Auteur : JBR | 10/03/2012 | 6 commentaires
Article précédent : « Pose du câble pour le SEM-REV »
Article suivant : « La Fédération Presqu'île Environnement en appelle à L'Europe »

Vos commentaires

#1 - Le 11 mars 2012 à 07h56 par Cafe du commerce, Lauzerte En Quercy
Le Café du commerce vous remercie pour la citation.
A la vôtre
Café du commerce
#2 - Le 12 mars 2012 à 12h08 par POYROUX Serge, Le Croisic
Une erreur dans votre compte-rendu: M. Ramaux n'a PAS proposé de déclarer illégitime une partie de la dette publique, expliquant au contraire que le faire serait s'interdire d'emprunter ensuite... Désolé, mais il vaut mieux écouter ce qui est dit qu'inventer selon son humeur du moment...

******

Vous avez raison; il a évoqué cette hypothèse et même si parmi les économistes atterrés cette solution est proposée, Christophe Ramaux n'y est pas favorable, nous avons modifié.
Merci d'avoir fait cette remarque.
Quant à l'humeur, nous espérons que cette modif. aura éclairé la vôtre :)
La rédac
#3 - Le 13 mars 2012 à 13h31 par petit monsieur, Le Croisic
Un fonctionnaire crée de la richesse:
Dans les régimes collectiviste, peut être car l'appareil productif est nationalisé.
Dans les autres régimes, la richesse d'un fonctionnaire ne provient que des impôts des productifs, des créateurs, de ceux qui créent une richesse avec leurs mains ou leur cerveau.
Enfin, ...
#4 - Le 16 mars 2012 à 12h22 par POYROUX Serge, Le Croisic
Pour répondre au "petit monsieur": ce n'est pas une question de régime, totalitaire ou pas: un enseignant crée de la richesse en créant de la compétence, un soignant crée de la richesse en réparant la santé des habitants, un juge crée de la richesse en rétablissant la justice (enfin, en principe...). La richesse ne se limite pas aux biens matériels, voitures ou téléviseurs, elle inclue aussi les savoirs accumulés, les oeuvres immatérielles comme musique ou littérature, etc. Confondre la richesse d'un fonctionnaire avec le salaire qu'il reçoit est un non sens. Dernier mot: j'ai horreur de l'anonymat, cette petite lâcheté, et je signe toujours.
#5 - Le 20 mars 2012 à 16h49 par J.Bourglan, Le Croisic
Mr POYROUX vous vous manifestez en tant que professeur,sùr de sa thêse et cette dernière ne peut être réfutée;Mais pour contredire les propos de "petit monsieur"vous avez l'habileté de vous servir des nombreuses définitions qu'offre notre merveilleuse langue pour préciser les variantes du mot:richesse;
Vous savez pertinemment que votre contradicteur a tout à fait raison,mais ce sont les idées politiques et leurs applications amenant à une véritable richesse pour la nation qui vous dérangent.Personnellement,ce n'est pas en écoutant de la musique ou en lisant que mon portefeuille se remplit,que je paye mes impots....et que je m'enrichis!
Et Vous ???
#6 - Le 29 mars 2012 à 10h08 par Boulais Hervé, Le Croisic
Bonjour
Belle soirée, bravo aux organisateurs. Beaucoup de monde et beaucoup de questions... pointues!

Pour en revenir au débat, intéressant sur le sujet, je suis d'accord avec Mr POIROUX quand il dit " ... que l'enseignant crée de la richesse en créant de la compétence, un soignant crée de la richesse en réparant la santé des habitants...".

Quand j'écoute de la musique ou quand je lis un livre, je m'enrichis, moi aussi, je crois. De plus pour écouter de la musique, il faut acheter des dc , un lecteur, des enceintes... non? Donc , je fais "marcher" l'économie du pays?!

Ceci dit, et pour confirmer mon argument, après avoir entendu Mr RAMAUX, j'ai acheté un bouquin "Des économistes atterrés". Passionnant!

Une adresse, peut-être:
http://atterres.org/

A+
Hervé Boulais

Laisser un commentaire

*

*

*

*

Les champs marqués d'une étoile sont obligatoires

 Twitter réseau Média Web
Media Web Agence de presse et marketing Images & Idées - Média-Web Avenue de l’Université 24 CH-1005 Lausanne
www.media-web.fr  |   Nous contacter