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« Entre nous deux » au Hublot : un cinéma décentralisé qui met dans le mille

Mardi soir, le cinéma Le Hublot présentait en avant-première le film « Entre nous deux », réalisé par Nicolas Guillou. Une cinquantaine de cinéphiles ont assisté à la projection et au débat qui s’en est suivi avec une partie de l’équipe du film. Comédie, drôle et pertinente, sur fond d’un couple en mal d’enfant, ce film est aussi une première dans l’histoire du 7ème art hexagonal. Pas moins d’un millier de co-producteurs particuliers et une trentaine de salles de cinéma sont au générique, dont Le Hublot. Tourné en Bretagne, produit par Vent d’Ouest, avec un réalisateur et sa compagne (premier rôle féminin et assistante réalisatrice) Costarmoricains, « Entre nous deux » joue la carte de la décentralisation jusque dans sa distribution.

Nicolas Guillou et son équipe ne sont pas des inconnus au Croisic. Déjà en 2005, le jeune réalisateur Breton était venu présenter « Terre de sang », un long métrage dans lequel  jouait également Yvan Mahé. « J’aime bien revenir ici ! Et j’en profite pour faire ma pub puisque je joue dans la troupe du théâtre d’Ylias qui joue au Croisic tous les ans, en novembre », ajoute le comédien qui incarne dans cette comédie, le rôle du père d’Emma, cette jeune femme en mal d’enfant. Elle est joué par la charmante Alexandra Robert : « Avec Nicolas, nous nous sommes beaucoup investit dans ce film. C’est passionnant de débattre avec le public, d’échanger, de faire comprendre la démarche. Aussi, on est très heureux de les entendre rire dans la salle, c’est une mécanique qui marche pas mal ».
Le cinéma offre décidément de multiples facettes. Loin des paillettes et des caméras du palais des festivals, à Cannes, des créateurs et des artistes montent une à une leurs propres marches vers la reconnaissance. Pour exister, voir les projets aboutir, et les proposer aux spectateurs, ils doivent réinventer des modes et des moyens dans une industrie très centralisée, aux mains de quelques grands argentiers et diffuseurs. Pour « Entre nous deux », Nicolas Guillou a suivi deux options : l’ouverture de la production aux particuliers, et la régionalisation de l’action et du tournage.
Sur le modèle, très connu maintenant, du chanteur Grégoire, 1072 co-producteurs ont investis dans le film. « Entre nous deux » a été plébiscité sur le site « touscoprod.com » avec environs 10% du budget ouvert à ce mode de financement, sur une enveloppe globale de 640000 euros. Cela reste assez symbolique, mais très enrichissant. « C’est un modèle économique qui nous plaît énormément car il joue sur la solidarité et il implique les gens », explique Alexandra Robert. Le Hublot fait parti de la trentaine de cinémas qui ont participé : « On est très fiers de pouvoir soutenir ce film et un jeune réalisateur », ajoute Mickaël Gauthier, pas déçu, avec la présidente, liliane Métivier, d’avoir apprécié le résultat sur pellicule (en numérique pour Le hublot).
Certes, on est encore loin du budget moyen d’un film français, autour de 6-7 millions d’euros, et même 24 millions d’euros pour « Camping 2 », mais ce tremplin permet de préparer des projets plus importants. « Nous travaillons sur deux autres productions plus importantes, un film avec François Berléan et Frédéric Diefenthal, et le film « Tout a basculé » avec Sylvie Testud et Bruno Salomone. On recherche encore des fonds », précisent Nicolas et Alexandra, cinéastes et comédiens, en couple, dans la vie et à l’écran.
Tourné dans les Côtes d’Armor, avec des superbes décors, et même un panorama sur la Pointe du Raz en Finistère, le réalisateur a expliqué ce choix. « C’était primordial de tourner en Bretagne car ça permet beaucoup de réactivité et l’on est bien accueilli par des gens que l’on connaît bien. On peut tourner très vite. D’autre part, le film est distribué dans une centaine de salles dans la région pour environ 200 salles en France », indique-t-il.  En aparté, il ajoute : « C’est vrai qu’on nous prend un peu pour des ploucs dans l’industrie du cinéma à Paris. C’est un monde un peu fermé.  Mais on prouve que l’on peut faire des choses de qualité ».

« Entre nous deux », une histoire drôle et touchante

Le film raconte les péripéties d’un jeune couple qui essaie d’avoir en enfant depuis 3 ans. Emma a un problème relationnel avec sa mère (la délicieuse Monique Le Négaret) qui n’est pas sans conséquence sur son projet de maternité. D’ailleurs, sa mère n’est pas tendre non-plus avec son mari, souvent jugé « un peu mou ». A cela s’ajoute les amis envahissants, donneurs de leçons, et les tracas du quotidien. Les situations drôles s’enchaînent, mais le film pose également des problèmes de société intéressants. « C’est une histoire proche des gens, sans violence, sans sexe », ajoute Alexandra Robert. On note également dans la distribution Frédérique Bel et Laurent Chandemerle.
L’équipe du film compte beaucoup sur le bouche à oreille pour faire le succès d’ « Entre nous deux ». Les spectateurs Croisicais ont été ravis et seront de bons ambassadeurs. Le film est à l’affiche au Hublot jusqu’à mardi.

 

Auteur : Yoann Daniel | 30/05/2010 | 2 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 30 mai 2010 à 10h58 par prudence Labbé, Le Croisic
sympathique ce film qui prend le contre pied des films que l'on a d\'habitude de voir à l'affiche du hublot : « C'est une histoire proche des gens, sans violence, sans sexe »... pas de ramdam..trés bien.
Cependant, cette association du hublot ne laisse pas assez de place à la parole des spectateurs, considérés trop souvent comme des consommateurs ...

Il existe aussi un cinéma indépendant : l'ACID, une association de cinéastes qui depuis 18 ans soutient la diffusion en salles de films indépendants et oeuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.

La force du travail de l'ACID repose sur son idée fondatrice : le soutien par des cinéastes de films d'autres cinéastes, français ou étrangers.

et l'intérêt pour le spectateur, c'est de participer au réseau ACID spectateurs !
www.lacid.fr/acid-spectateurs/

Bientôt le Hublot sera aussi membre de l' ACID pour la survie d'un cinéma indépendant.
#2 - Le 04 juin 2010 à 12h45 par Il est moqueurToto
Je suis d'accord avec Labbé, il faut le placer sous ACID.

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