À n’en pas douter, Thalassa est un phare dans le PAF (Paysage Audiovisuel Français). 35 ans que ça dure, tous les vendredis soirs. 35 ans que l’émission fait voyager les téléspectateurs sur toutes les mers du monde. Autant d’années qu’elle résiste à toutes les déferlantes, à toutes les modes, à toutes les nouvelles grilles de programmes. Autant dire que son escale au Croisic est un véritable événement. Surtout, parce que tout ce qui se déroule en coulisse, du montage du plateau aux repérages, est à l’image de l’émission : impressionnant mais proche des gens. L’équipe technique et les journalistes sont disponibles, tout comme l’immuable gardien de phare, Georges Pernoud.
Sur les quais du Croisic illuminés, le présentateur, qui a tant de fois narré les aventures du commandant Cousteau, ne pouvait manquer d’aller boire un verre au Calypso*. C’est là, au milieu des clients habituels et de ses techniciens que nous l’avons rencontré. Des clins d’œil du destin et des anecdotes, Georges Pernoud pourrait en raconter des centaines. Le plus étonnant ? Celui qui est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes du monde marin n’y connaissait absolument rien avant Thalassa. Il s’est passionné, a beaucoup travaillé et se bat encore aujourd’hui pour ne pas faire de son émission un rendez-vous hebdomadaire pour les spécialistes.
- Georges Pernoud, pourquoi cette escale au Croisic ?
- Et pourquoi pas ?! On parle toujours de La Baule et du Pouliguen. Nous avions envie de montrer autre chose. D’abord, en termes d’images, Le Croisic est un village qui a du répondant. La lumière est belle sur les quais, l’ancienne halle aux poissons juste à côté du plateau et du Bel Espoir est absolument magnifique. Je viens de voir des images au cours de la répétition, c’est superbe. L’endroit est très photogénique. Cette émission au Croisic s’inscrit dans notre tournée des ports.
- Vous avez conscience que c’est un événement pour la commune et ses habitants ?
- Tant mieux ! C’est ce que nous ressentons très souvent. On est toujours très bien accueilli, les gens sont formidables et très gentils avec nous. De notre côté, on essaie de leur faire partager un peu ce qu’on ne voit pas à la télé (de nombreux Croisicais et notamment les scolaires ont pu visiter le Bel Espoir). On a conscience de l’importance et de l’attachement des gens à Thalassa. Si on n’avait pas eu ça pendant 35 ans, alors l’émission n’existerait plus depuis longtemps.
- Thalassa, c’est le symbole de ce que doit être le service public audiovisuel ?
- Absolument. C’est le vrai rôle du service public et encore plus de France 3 dont le slogan est la proximité. Vous savez, Thalassa est une émission très suivie par les gens de mer et les marins, mais pour les téléspectateurs de l’intérieur des terres et des grandes villes, c’est de l’évasion. Par exemple, demain (vendredi), on va leur faire découvrir la région avec sa côte et ses marais salants, ses paludiers et ses pêcheurs, mais on va aussi les amener ailleurs, en Chine. C’est la recette de notre succès.
- Qu’est-ce qui a changé en 35 ans ?
- Absolument rien dans l’émission, c’est toujours la même. Les professionnels de la mer aimeraient que l’on se spécialise, mais je ne suis pas pour. Le milieu maritime utilise un vocabulaire bien particulier par exemple et si je me mettais à dire des phrases compréhensibles que par des spécialistes, alors dans les cinq minutes, je perdrais 90% de l’audience ! Thalassa, c’est une émission de découverte pour tout le monde, elle n’a pas d’autre vocation.
- Et vous en êtes la référence…
- L’émission est une référence, pas moi ! Vous savez, avant 1972, je n’y connaissais rien à la mer. J’étais cameraman et célibataire, deux conditions réunies pour que l’on me propose de faire un grand reportage sur un bateau. Je n’étais pas rassuré et j’avais peur d’être malade ; et j’ai été malade ! Mais j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas et qui est passionnant. J’ai travaillé la chose et j’ai appris que les deux tiers de la planète vit directement des ressources de la mer. Il y a beaucoup de pays où l’on part simplement en mer pour ramener à manger. Il y a le sel aussi, c’est très important. Voilà ma philosophie : faire découvrir et faire comprendre cela aux téléspectateurs de France 3. C’est pour eux que je travaille.
- Comment vous expliquez cette longévité et le succès ?
- Parce que Thalassa, c’est une amie qui vient chez vous. Et en général, on aime bien recevoir ses amis.
- Revenons au Croisic, connaissez-vous la situation économique de la pêche ici, les difficultés qu’à connue la filière ces dernières années ?
- Mais il y a des difficultés dans la pêche partout où je vais ! Je dirais même que c’est tout le pays qui a des difficultés. Je sais que ce n’est pas facile.
- Il est 23 h 00, vous êtes là simplement à boire un verre après une journée de travail, l’ambiance est très chaleureuse, c’est toujours comme ça ?
- À peu près partout où nous allons. C’est sûr qu’on est beaucoup sollicité, les gens viennent nous parler et à cette heure-ci ce n’est pas toujours facile de comprendre (rires). Mais ils sont toujours très gentils, et moi je vis ça tranquillement. Je ne vais pas aller m’enfermer, je ne suis pas une vedette, la vedette c’est l’émission.
*La Calypso : le bateau du commandant Cousteau http://fr.cousteau.org/about-us/calypso-histoire
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