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Hervé Aubry embarque le public dans sa transatlantique

C’est à l’automne dernier qu’Hervé Aubry a participé à la transat 6,50 entre La Rochelle et Salvador de Baïa au Brésil. 10 000 kilomètres d’une aventure sportive et humaine exceptionnelle qui a demandé beaucoup de préparation et dont on ne revient pas sans avoir un peu changé. C’est cette histoire que le navigateur raconte, ces derniers mois, lors de conférences et d’échanges avec toutes les personnes et organisations qui l’ont soutenu. Du Croisic à Pornichet, des enfants aux personnes âgées, il a su transmettre sa passion et faire rêver.

A 49 ans, Hervé Aubry a déjà une longue carrière sportive derrière lui, et encore beaucoup de projets pour l’avenir. Il a installé sa voilerie sur la plage de Pornichet, tout près de l’océan, comme si chaque marée était une invitation à un nouveau départ. Rompu aux joutes des 6,50 depuis une dizaine d’années, l’homme a franchi le cap de la grande traversée en solitaire, du 13 septembre au 26 octobre 2009. Seul, sans assistance, sans moyen de communication, sur un tout petit bateau qui va très vite (8 nœuds de moyenne et des pointes à 24 nœuds), il a rallié le Brésil, en passant par Madère, le fameux Poteau Noir, les îles du Cap Vert, en finissant à la 15ème place sur 85 participants représentant 16 nationalités.
« C’était ma première transat en solitaire. Pour pouvoir y participer, il faut faire de nombreuses qualifications comme celle en mer d’Irlande où pendant 10 jours ça a été très difficile avec le parcours et les conditions météo », explique Hervé Aubry. Outre le côté sportif, avant de prendre le départ, il faut boucler un budget conséquent. « Je voulais un partenariat basé sur l’humain, avec des échanges où les deux parties seraient gagnantes », indique-t-il. Au Croisic, il a trouvé l’appui du Club de Croisière, « Ce sont des gens que j’apprécie. Tous les ans, ils organisent la solitaire du Croisic à laquelle je participe. En retour, je suis venu faire une conférence. Avec ces navigateurs, on a beaucoup parlé des détails techniques concernant le bateau, la navigation, la préparation du matériel et l’aspect physique ».
A Pornichet, il a eu le soutien de la ville, du CCC et de la résidence Kreisker (foyer des anciens). «J’ai fait trois interventions auprès des personnes âgées. Ca leur rappelait le temps où ils naviguaient. J’ai senti chez eux le besoin de partir, de s’évader », précise-t-il. Avec les enfants, l’approche est différente : « Pour eux, c’est un rêve inaccessible. Ils sont intéressés par l’aspect aventure. C’est vraiment enrichissant ».
Qualifié, assuré de boucler son budget, restait sans doute le plus difficile : la préparation physique et technique. « Ca demande beaucoup de temps. C’est l’aboutissement d’un projet de 4 ans. Pour ma condition physique, je me suis bien entouré surtout pour la gestion du sommeil. C’était une première, aussi j’ai fait quelques erreurs comme un mauvais calcul de mes rations alimentaires. J’ai sous-estimé l’apport calorique nécessaire et j’ai perdu 6 kilos. Le plus dur, c’est de se battre contre soi-même, il faut tout le temps se faire violence. Par exemple, pour aller chercher de l’eau, ça demandait beaucoup d’efforts physiques », explique-t-il.
Bien entendu, Hervé Aubry ne manque pas d’anecdotes sur la course, mais celle qui retient le plus l’attention, c’est l’épisode des pirates ! Au large de la Mauritanie, il a été retenu par une bande de pirates. D’ailleurs, il n’a jamais su ce qu’ils voulaient vraiment : « Ils m’ont gardé toute une nuit. C’était assez chaud ! ». Néanmoins, le Ligérien revient à la course : « Les écarts à l’arrivée n’étaient pas énormes, sans cette péripétie, j’aurais été mieux classé ». Aujourd’hui encore, Hervé Aubry n’a pas eu plus d’explications sur ces pirates.
Il ne cache une certaine difficulté à se remettre de cette aventure : « Il faut récupérer sur le plan physique, mais le plus dur c’est de revenir à la vie, tourner la page. On ne se rend pas compte tout de suite du côté extraordinaire de l’aventure ».
S’il garde en tête l’idée d’une prochaine course de ce type, Hervé Aubry va recourir prochainement dans des régates plus modestes. Il participera, du 17 au 22 juin, au record SNSM sur Classe 40, entre Saint-Nazaire et Bénodet. Un plus gros challenge : un tour du monde en Classe 40, en double, « mais je ne serai pas à la tête du projet ».

Auteur : Yoann Daniel | 22/05/2010 | 0 commentaire

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