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« Je suis à l’Ouest »

Michel Chaillou était l’invité d’honneur de la 13e édition de Plumes d’Equinoxes ce week-end au Croisic, Rencontre.

Sous-titré « Le grand large dans ses dimensions maritimes et littéraires », ce rendez-vous des amoureux de la belle littérature s’est tenue dans l’enceinte de l’ancienne criée du Croisic en présence de nombreux auteurs comme Jean Védrines (l’Italie, la nuit ; La belle étoile) et Jean-Yves Pommier (La Bretagne pour les nuls). Une manifestation de qualité qui avait pour Président d’honneur un jeune homme de 81 ans à la verve intellectuelle et à la locution verbale bouillonnante : Michel Chaillou.

Michel Chaillou né à Nantes en 1930 est l’auteur de 25 ouvrages. Ecrivain inclassable, il a d’ailleurs inventé une « nouvelle écriture » sorte de mélange de baroque romantique, un univers savant et poétique semblant défier les lois de l’imaginaire et de la fantaisie.
Il a obtenu en 2007 le grand prix de la littérature de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre. Difficile de faire un choix dans ses prolixes ouvrages, de sa première publication en 1968 (Jonathamour) au dernier roman (La fuite en Egypte), on pourrait aussi évoquer Indigne Indigo ou le sentiment géographique, le ciel touche à peine terre et domestique chez Montaigne.
Le cheveu blanc ébouriffé, l’homme à la parole facile et la mémoire vive. Son CV est vite auto résumé : « Je suis né à Nantes, je vis à l’Ouest, vous savez à l’Ouest, c’est ce qu’on dit des fous, ils sont à l’Ouest. Je vis dans un rêve intérieur, j’aime les mots, le sujet apporte le sujet profond. La croyance des valeurs tient en 4 chaises, une table et l’éternité ».
Rassurez-vous, l’homme est facile à côtoyer, c’est même un bonheur de l’écouter, son cerveau contient une formidable somme de souvenirs qu’une question simple suffit à faire ressurgir.

Vous étiez prédestiné pour l’écriture ?
« Petit, j’inventais des histoires, ça a commencé lorsque j’avais trois ans, m’a raconté ma grand-mère. J’ai inventé l’histoire d’une chèvre qui avait des cornes en or. Ensuite, à l’école de Saint-Sébastien sur Loire, je racontais dans la cour de récréation les aventures du policier Malabar, créé de toutes pièces. J’étais très bavard ce qui m’a valu de rester en classe une semaine entière avec un papier collé sur la bouche ».

Pourquoi c’est si difficile de se faire publier ?
« Il y a une différence entre rédiger et écrire. On commence par mettre des mots sur ce que l’on a à dire, c’est de la rédaction. Passer à de la littérature est plus subtil, c’est de pouvoir s’étendre par exemple sur un lieu sans sujet. Il ne suffit pas de connaître le solfège pour devenir un excellent musicien, ni de maîtriser les techniques de la peinture pour devenir un génie. Pour moi, Montaigne est le plus grand écrivain français ».

 Un livre pour drogués légers
Michel Chaillou a publié son premier livre à l’âge de 36 ans (J’en ai pleuré). Pour gagner sa vie, il est prof de lycée, il passe une thèse sur de la poésie, cela deviendra une pastorale (Le sentiment géographique), qualifié de : «  livre pour drogués légers ».

A 81 ans, vous avez encore envie d’écrire ?
« Je n’arrête pas, plus je vieillis, plus l’écriture est facile. En ce moment, je suis sur trois ouvrages à la fois, un roman, des nouvelles et un essai politique. Seule contrainte pour commencer, je dois trouver le titre. Prenez mon roman encours, j’en suis à 40 pages, je ne connais que le lieu de l’histoire et le personnage principal, pas le sujet du livre ».
Vous êtes heureux d’être invité au Croisic comme Président d’honneur ?
« D’habitude, je fuis les salons littéraires, ici, je vais vous confier un secret, ici, ce n’est pas « people ». Cela me convient très bien. Je n’écris pas pour le grand public, lorsque les lecteurs lisent un livre, ils doivent sentir le style comme je sens les lieux, ils me parlent énormément. C’est comme les visages, ce sont des exposés de figures.
Michel Chaillou conclu par « Je suis un écrivain de la rêverie »». comme quoi rêver éveillé doit être une bonne solution pour vivre. Sa citation la plus célèbre pourrait en faire réfléchir plus d’un : « Au travail, le travail pense pour vous ».

 

Auteur : JRC | 18/09/2011 | 1 commentaire
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Vos commentaires

#1 - Le 21 septembre 2011 à 17h31 par antiraleur
Je suis d'accord sur le titre, après avoir entendu Michel Chaillou, je confirmer : il est à l'ouest.

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