Qui n'a pas croisé un jour la route de Thierry Goudedranche en Presqu'île de Guérande n'a probablement pas connu toutes les richesses et toute la générosité de ce pays. Car il était un concentré d'histoire brute de ce coin-là : fils de gaouch, gardien de phare, il débarque de son Pays Bigouden à l'âge de 20 ans sur les quais du Croisic. Soudeur chez Mécanaval, il formera les plus jeunes au métier. Amoureux de la mer, des ports, des marais salants, il y sera chez lui désormais, mais n'oubliera jamais ses racines cornouaillaises. Amoureux des gens d'ici, il en fera sa famille mais ne manquera jamais une occasion de sublimer la mémoire de ses parents et sa fierté pour ses enfants, Benjamin et Alan, avec toute la pudeur de ceux qui n'en font jamais trop.
Qui a croisé un jour la route de Thierry Goudedranche n'entendra plus résonner ses instruments, de la bombarde à l'accordéon en passant par la flûte irlandaise, du Bourg de Batz où son implication dans l'Assemblée faisait perdurer les traditions paludières, à la Place Dinan pour les Vieux métiers de la mer, en passant par l'ancienne criée et ses fameux fest-noz, et sur les terrasses les soirs d'été. Des moments partagés avec d'innombrables copains musiciens, réputés ou non, unis dans la celtitude, liés par l'océan, animés par la nécessité de partager cet amour. Parmi ceux qui ont partagé les dernières années de la vie de Thierry, on saluera l'ami, Joël Faou et son violon. La complicité de ces deux-là se lisait dans les regards. Et puis Yann Joncour, son camarade au coeur de pirate, dans une relation pleine d'espiègleries. Dégâts d'Chez Nous, les Mâles de Mer, des duos de sonneurs à travers toute la Bretagne, des rencontres avec les plus grands de la musique celtique, des centaines de fest-noz et de concerts, des créations et de la transmission encore, Thierry Goudedranche a joué sa mélodie sans fausse note, à sa façon, libre et sans calcul.
Qui a rencontré Thierry Goudedranche a apprécié un bout d'humanité. Un homme bon avec ses qualités et ses défauts, qui ne se cachait pas derrière des artifices pour exprimer ses joies, ses peines, ses colères, ses rêves, ses espoirs. Homme de gauche, sa générosité et son engagement faisait l'unanimité. Colisiter de Patrick Hamon sur la liste « Le Crosic Solidaire » aux municipales de 2008, premier président de La Calebasse, il voulait une culture populaire, une presqu'île ouverte sur la monde. Car Thierry n'aimait pas les barrières, qu'elles séparent les gens dans les stades de football, dans des pays du monde, ou encore ces bretons séparés de leur région d'origine sur la carte des départements français. Il était comme ça le Thierry Good, il voulait réunir les gens. Garder le lien aussi, d'où sa présence active sur les réseaux sociaux où il partageait photos, souvenirs, réflexions, bulletins météo, coups de coeur et coups de gueule.
Enfin, avec le développement de la maladie, il se sera battu pour la cause des personnes à mobilité réduite. Souvent révolté par l'inertie des pouvoirs publics et parfois par l'indifférence de ses concitoyens. Qui n'a pas rencontré Thierry Goudedranche a peut-être entendu vrombir son fameux quad, couleurs Gwen ha Du. Un moyen pratique de se déplacer, et surtout d'apprécier quotidiennement cette côte sauvage, terre d'accueil, et comme un silence sur une partition, s'y arrêter, y méditer un peu sur le sens de la vie. Kenavo Thierry.
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