L’A.D.D.E.V.A, c’est une seconde famille pour les amiantés, mais c’est aussi le bras armé d’une lutte quotidienne pour faire reconnaître les droits des travailleurs empoisonnés, auprès de l’État et du patronat. Accompagnement du montage de dossiers médicaux et juridiques, demandes de préretraites et d’indemnisations, soutien aux veuves, gestion des fonds d’indemnisations et combats judiciaires contre les entreprises qui ont négligé les conséquences dramatiques de l’amiante, telles sont les missions menées par l’association.
C’est une lutte obstinée que celle des travailleurs victimes de l’amiante, sans cesse motivée par la longue liste de ceux qui partent prématurément. « Notre espérance de vie est de 10 à 20 ans plus courte que celle des autres travailleurs », indique Gérard Deslandes. Et l’homme récemment décoré de l’Ordre National du Mérite reste pudique quant aux souffrances qui accompagnent les décès : plaques pleurales, épaississements pleuraux, cancers en tous genres dont les plus répandus sont ceux du larynx et bronco-pulmonaires, mésothélomes et adénomes carcinomes. Il connaît bien Gérard. À cela, il faut ajouter la souffrance morale des victimes : anxiétés, handicaps dans la vie quotidienne, fatigues, etc.
Aussi, le combat de l’A.D.D.E.V.A, c’est de faire son possible pour faire partir les salariés le plus tôt possible en retraite. « On monte d’abord des dossiers pour la reconnaissance de ces gens en maladie professionnelle. Une fois reconnus, ils peuvent prétendre à la retraite à 50 ans. C’est ce qu’on appelle l’ACAATA. Dès lors, ils sont indemnisés par un fond spécial créé en 2002, le FIVA. Mais c’est une procédure compliquée et on se heurte parfois des oppositions », explique Gérard Deslandes. Avec Patrick Hamon, il siège l’ANDEVA, l’association nationale. Le premier est même membre du conseil de surveillance du fond ACAATA.
Il n’y pas de salarié à l’A.D.D.E.V.A, tous sont bénévoles et il y en a 200 sur le département. « Depuis 2002, nous avons traité 800 dossiers sur ce secteur. Et depuis 8 ans, nous avons réussi à faire partir des milliers de gens en préretraite », indiquent Gérard et Patrick, eux-aussi victimes de la poussière mortelle. L’association accompagne également les ayant droit, une fois la personne décédée, de façon à ce qu’ils soient eux aussi reconnus en préjudice et indemnisés. « Combien de petits-enfants qui ne verront jamais leurs grands-pères ? », questionne Gérard Deslandes.
Mais rien n’est jamais gagné dans ce combat contre le système et les maladies. « La situation avec les entreprises est bloquée depuis un an. Le gouvernement a mis un frein à la reconnaissance. De plus, on se retrouve avec des entreprises où il y a des ouvriers touchés par l’amiante, comme le bâtiment et la mécanique, mais qui n’entrent pas dans le cadre légal. On monte les dossiers même si on sort des clous, et qu'on est boulé. Alors, on déclenche une procédure au tribunal. On se heurte au mur du patronat », explique Patrick Hamon. Aussi, l’A.D.D.E.V.A est très active sur le terrain pour défendre les victimes, en ne relâchant jamais la pression. Le 9 octobre dernier, en pleine mobilisation contre le projet de réforme des retraites, l’association défilait elle aussi à Paris. « On craint qu’avec ces réformes, l’indemnisation des victimes de l’amiante ne passe à la trappe », ajoute le président croisicais. Le 19 octobre, c’est avec une délégation de veuves qu’ils sont allés exposer leurs difficultés à un groupe de députés. Enfin, l’A.D.D.E.V.A ne cédera rien aux entreprises qui ont ruiné la santé de ses adhérents : « On veut que les entreprises qui nous ont empoisonnées soient condamnées ! Les patrons sont aussi responsables. Il y a des avancées, mais il n’y aura pas de procès avant 2014. C’est le cas notamment pour Valéo », ajoute Patrick Hamon.
L’association édite une publication semestrielle qui rapporte ses activités. Elle dispose également d’un site internet : www.addeva44.fr. Au Croisic, avec le soutien de la mairie, l’A.D.D.E.V.A possède un local fonctionnel et refait à neuf, situé au 4 bis rue du Lin. Les permanences se tiennent les 1er, 3e et 5e mardis du mois de 9 h 00 à 12 h 00, et les 2e et 4e mardis du mois de 14 h 00 à 17 h 00, tel : 02 40 01 67 74. Renseignements et rendez-vous du lundi au vendredi au 06 77 37 93 51 et mail : addeva44lc1@orange.fr
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