C’est une conférence ludique qu'a offerte Stéphane Auffret, Directeur de l’Océarium du Croisic. Responsable d’un établissement qui recense presque toute la faune du littoral atlantique, l’Océarium participe chaque année à des actions visant à sensibiliser le public à l’environnement et à préserver des zones d’estran ou les espèces menacées.
En 50 ans la température de l'air a augmenté de 2,5°C en Antarctique et de 3 à 4°C en Arctique. Ce phénomène a entraîné en 30 ans une réduction de 15 à 20 % des glaces ; l’équivalent de cinq à six départements français ! En 2002 par exemple, un bloc de glace grand comme le tiers de la Belgique s’est détaché de l’Antarctique. L'accélération de la fonte de la banquise antarctique est une problématique centrale du réchauffement planétaire puisqu’elle contribue à la montée du niveau des océans.
La montée du niveau des océans et leur réchauffement impactent la faune marine. Les espèces, généralement toujours à la recherche d’eau froide, se déplacent vers le Nord, et les espèces tropicales vont dans les eaux tempérées. Plus grave encore, les espèces invasives viennent rapidement faire concurrence aux espèces locales. Ces dernières disparaissent au profit des espèces invasives qui n'ont pas, elles, dans 90 % des cas, de prédateurs naturels dans ces nouveaux écosystèmes.Haut du formulaire Le Poisson-Lion par exemple présent habituellement dans les océans indien et pacifique envahit aujourd’hui la mer des Caraïbes et menace l'écosystème. Il mange de nombreuses espèces locales et endémiques. Appelé aussi rascasse volante, ce poisson est dangereux pour l'homme, mais pas mortel, sa piqure peut cependant provoquer un malaise.
Une menace pour les pêcheries, puisqu’elles devront se déplacer avec la migration des poissons. Les espèces du littoral atlantique vivent habituellement dans une eau entre 8 et 17 °C, au dessus et en dessous elles subissent des modifications comportementales et physiologiques. Le Homard par exemple quand il subit un hiver trop rigoureux va se mettre à hiberner dans la vase et ne se reproduit pas. Conséquence désastreuse.
Le Barracuda se pêchait en Méditerranée, plutôt en Grèce, se retrouve aujourd’hui dans tous les ports de pêche français. Une migration liée au réchauffement des eaux qui le pousse à migrer vers le Nord pour trouver sa nourriture. Dans le littoral atlantique, et notamment le Golfe de Gascogne, on pêche de plus en plus d’Espadons. À La Turballe et au Croisic, on trouve de plus en plus de Grondins volants et de Balistes gris.
Les régions qui vont pâtir le plus sont les pays tropicaux et les mers semi-fermées pour cause d’extinction des espèces locales. Autres cas : la morue risque de diminuer de 20 % par rapport à aujourd’hui ; le bassin méditerranéen qui possède maintenant autant d’espèces invasives que d’espèces locales et endémiques.
74 % du réchauffement climatique est dû à l’homme, c’est ce que révèle une nouvelle étude indépendante suisse menée par deux membres de l’Institut pour les sciences de l’atmosphère et du climat de l’École polytechnique fédérale de Zurich. L’étude vient récemment d’être publiée dans la revue Nature Géoscience.
Autre conséquence du réchauffement climatique, c’est l’acidification des océans. La mer absorbe chaque année neuf milliards de tonnes de CO2. Si ce phénomène ralentit le réchauffement climatique il contribue aussi à acidifier l’eau, rendant plus difficile entre autres la formation des coquilles de certains mollusques, comme les moules ou huîtres par exemple et exposant ainsi à leurs prédateurs. Les activités conchylicoles pourraient en subir de graves conséquences.
La population mondiale consomme 100 millions de tonnes de poissons par an, 50 % en aquaculture et 50 % en pêcheries. Les nouvelles lois sur l’eau prévues pour 2015 sont très défavorables aux piscicultures d’eaux douces. Il ne s'agit pas de culpabiliser ces activités mais de prévoir l’avenir et prendre des décisions qui contribuent au rétablissement des différentes espèces marines. L’association DECOS, par ses actions, entend avoir « une approche d’évaluation de risques » comme le souligne Gilles Pelon, membre de la commission jeunes au sein de l’association. « L’histoire de DECOS s’est inscrite dans une dynamique de compréhension de la nature. Il y a une logique d’être intégrateur des enjeux du territoire car devenir compétent cela demande du temps ». Gilles Pelon confirme que contrairement à certaines associations de défense de l’environnement de la Presqu’île, DECOS n'est pas totalement contre le projet d’éoliennes en mer car le territoire a un problème d’équilibre économique, « Nous ne sauverons pas l’environnement sans sauver l’emploi. Il faut trouver des solutions mesurées et progressistes ».
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