Le Croisic Infos

La criée retrouve la pêche, selon Gérard Le Cam et Gaston Picaud

Quatre mois après que la Chambre de Commerce et de l’Industrie ait passé le relais de la gestion de la criée à la SEM et au Conseil Général, le groupe d’opposition municipale « Le Croisic Solidarité » a demandé un premier bilan, lors du dernier conseil. Pour Gaston Picaud, élu et patron pêcheur, et pour Gérard Le Cam, qui représente la commune au sein de la SEM, le premier trimestre est très encourageant. Le volume d’activité s’accroît, mais l’équilibre reste précaire. Le tout sur fond de « guéguerre » croisico-turballaise.

Avant d’exposer les premiers chiffres de la criée, Gérard Le Cam a passé la parole à Gaston Picaud pour répondre à une première question de la Gauche croisicaise au sujet des récentes prises de position du Comité local des pêches. Ce dernier a voté pour la création d’un Comité régional, à l’inverse de son homologue Turballais qui prône une organisation départementale. Deux points de vue, deux choix différents, et pourtant deux ports réunis au sein d’une même entité sous l’égide du Conseil Général. C’est surtout à  nouveau un peu d’huile jetée sur le feu, entre deux villes qui se regardent en chien de faïence.
Par la voix de l’élu et professionnel de la pêche, Gaston Picaud, la position du Comité local est claire. « D’abord, je voudrais dire que la mairie n’a pas à se mêler des affaires concernant le Comité local des pêches. Nous avons voté à une très large majorité pour un Comité régional. Au Croisic, on tient à garder notre bureau et notre secrétaire. Il y a trop de différents entre La Turballe et Le Croisic, l’organisation qui nous était proposée ne peut pas fonctionner correctement », indique-t-il. Les reproches qu’il adresse aux Turballais sont sévères : « Lors du vote, il faut que cela soit dit, il y a un pêcheur turballais qui est venu faire de la propagande à notre assemblée, ce n’est pas normal ! Je vous donne une idée de comment ça se passe là-bas : la présidente en poste a fait embaucher son fils au comité local ». Gaston Picaud conclut en assurant que la position croisicaise est largement majoritairement partagée : « Il n’y a que deux ports qui ont voté contre : La Turballe et Saint-Gilles Croix de Vie, et ce sont des ports pélagiques. Il n’y pas de guerre avec La Turballe, mais il faut qu’ils comprennent que les questions se régleront toujours à l’échelon régional ».

357 tonnes débarquées à la criée

Les chiffres communiqués par Gérard Le Cam, pour le premier trimestre d’exploitation par la SEM, sont encourageants. Avec 357 tonnes, soit 11% de plus que pour la même période l’an passé, la criée du Croisic a généré un chiffre d’affaire de 1 900 000 euros. Mais le plus important, c’est sans doute le travail de son directeur, Max Palladin et du personnel, qui ont réussi à faire revenir des acheteurs. « Pour le moment, il s’agit surtout d’un mareyeur de La Turballe », tempère Gérard Le Cam, « mais c’est un bon début, d’autant que les bateaux reviennent également au port ». Gaston Picaud ajoute : « Au début, en attendant que ça se mette en place et que les acheteurs reviennent, on a dû vendre ailleurs ».
Le patron pêcheur se réjouit de certains bons points pour la criée du Croisic : « Récemment, pour la langoustine, il y a eu jusqu’à deux ou trois euros d’écart en faveur du Croisic sur le prix de vente. Même les Turballais sont venus vendre au Croisic ! » Un système de vente à distance vient d’être installé sur le site et sera très prochainement fonctionnel. 9000 bacs doivent encore être équipés d’une puce électronique. Gaston Picaud souligne également les apports réguliers de bateaux costarmoricains, avec notamment de la coquille St Jacques.
S’il se montre optimiste quant au potentiel de la criée et à la possibilité d’un retour à l’équilibre des comptes dès cette première année d’exploitation, Gérard Le Cam insiste sur les aléas de la filière et la fragilité de la situation économique. « On sait d’ores et déjà que les bons chiffres du premier trimestre seront ternis par un mauvais mois d’avril. Les cours de la langoustine se sont effondrés jusqu’à un prix de retrait à 6 euros. Souhaitons donc que les Croisicais achètent beaucoup de langoustines ! ». Il reste également quelques points noirs : « Il y a encore des problèmes de personnel à régler. La criée est en sous effectif ». Le dernier bilan sanitaire n’est pas satisfaisant, et les pêcheurs devront faire des efforts, notamment en évitant de fumer et boire dans les locaux.
La comptabilité analytique et séparée des deux criées au sein de la SEM permet d’en tirer de bons enseignements. Toutefois, Gérard Le Cam n’a pas souhaité communiquer les chiffres de la criée turballaise. Dommage, car sans comparaison, il est bien difficile de tirer des conclusions sur les performances du site croisicais.

Auteur : Yoann Daniel | 01/05/2011 | 2 commentaires
Article précédent : « Records battus pour la sortie en mer des plaisanciers en faveur de la SNSM »

Vos commentaires

#1 - Le 07 mai 2011 à 22h05 par rollando, Le Croisic
le comité des pêches est bien arrogant en prétendant que "la mairie n’a pas à se mêler des affaires concernant le Comité local des pêches" ! les pêcheurs du Croisic sont bien venus chercher du réconfort auprès de la mairie et des Croisicais début juillet 2009...350 personnes ont manifesté pour défendre la Criée et les pêcheurs ! et Madame le maire de "Garantir la pérennité de la pêche !"
A l'époque,les marins-pêcheurs déclaraient haut et fort :"la mairie est avec nous.On va se battre"...

Il aurait été légitime d'attendre des pêcheurs un peu plus de reconnaissance vis à vis de la mairie mais aussi des Croisicais !

Gaston Picaud prétend : "Au Croisic, on tient à garder notre bureau et notre secrétaire " ou encore : "Il y a trop de différents entre La Turballe et Le Croisic, l’organisation qui nous était proposée ne peut pas fonctionner correctement " peut-être, mais, ce qui est sûr, c'est que les pêcheurs du Croisic devraient arrêter de se victimiser et réfléchir davantage...

à quand une réunion publique organisée par la mairie avec les pêcheurs et les Croisicais pour parler des problèmes des pêcheurs et en particulier celui des éoliennes au large du Croisic..

comment seul le comité des pêches du Croisic a-t-il pu décider de signer un accord avec une seule entreprise (NASS et Wind) ?**********************MODERATEUR

Au lieu d'attendre les mauvais coups du sort, pourrions nous, Croisicais de bonne volonté, nous réunir de temps en temps pour débattre avec les différents professionnels (santé, pêche, tourisme, etc) et faire avancer notre réflexion sur les gros problèmes du Croisic d'aujourd'hui et de demain...Un peu à la manière de ce blog qui fonctionne bien...et dont les archives mériteraient d'être exploitées et accessibles dans des dossiers à tout un chacun.
#2 - Le 08 mai 2011 à 09h54 par l'exilé, Le Croisic
Rollando bravo bien parlé! et comme pourra le constater lagoustine si elle (il) prend connaissance de tt les commentaires que le modérateur vs a un peu coupé "la chique" le croisic infos fait bien son boulot.Et je ne suis pas étonné du comportement des pêcheurs cela a toujours été ainsi.

Laisser un commentaire

*

*

*

*

Les champs marqués d'une étoile sont obligatoires

 Twitter réseau Média Web
Media Web Agence de presse et marketing Images & Idées - Média-Web Avenue de l’Université 24 CH-1005 Lausanne
www.media-web.fr  |   Nous contacter