Entre frustrations et déceptions, encouragements et dialogues, ces rendez-vous où la majorité consigne scrupuleusement les doléances d’une population trop peu représentative, sont assez symptomatiques d’une commune en perte d’identité et de repères.
On ne pourra plus reprocher à la municipalité son manque de dialogue direct avec ses administrés. Chose promise, chose due. Les premières réunions publiques sont une réussite en terme de participation. Après un démarrage timide au Mont Esprit (une quarantaine de personnes), les Croisicais sont venus plus nombreux à la chapelle du Crucifix (sur le lieu du futur parking paysager) et près du complexe sportif. Mais la manière et le fond interpellent et laisse perplexe quant à l’efficacité de ces rendez-vous.
La manière d’abord : en extérieur et dans un confort somme toute relatif, en tout cas peu propice au débat. C’est certain, les interlocuteurs ne seront pas confrontés à une salle surchauffée. Le problème technique rencontré à la chapelle du Crucifix reste anecdotique (pas d’électricité, donc pas de sonorisation), mais bien d’autres éléments n’aident pas à la compréhension des échanges. Manière aussi surprenante prise par Michèle Quellard : l’invitation à débattre en tête à tête de certains sujets avec certains intervenants.
Pour le reste, la majorité municipale semble faire bloc et participe activement aux réunions. La volonté de faire taire les rumeurs sur une prétendue désunion de l’équipe majoritaire est très clairement manifeste.
Mais, ils sont où les Croisicais ?
Sur le fond, il y a beaucoup de choses à dire, mais deux axes retiennent plus particulièrement l’attention : l’âge des participants et leur filiation avec Le Croisic.
L’assistance est à l’image de la commune : 63 ans de moyenne d’âge à n’en pas douter ! Mais le plus frappant, c’est sans doute l’absence totale des jeunes actifs. Et pour cause, les sujets abordés, et surtout ceux délibérément écartés, ne correspondent pas du tout à leurs préoccupations. Lors de la seconde réunion, l’une de ces perles rares rageait en quittant le débat après 30 minutes : « C’est bon, j’ai compris qu’ici on ne parlerait pas des problèmes importants du Croisic. L’emploi, le logement, le développement, franchement, les gens qui sont venus ici n’en ont rien à foutre ». Même analyse pour le second et dernier « jeune » présent : « A les entendre avec leurs problèmes de trottoir et de circulation, de bruit et de confort, j’ai l’impression d’être un criminel ! Ils veulent un Croisic où personne ne vit plus. Le travail, les entreprises, les commerces, la criée, la vie nocturne, l’hiver, tout ça, ce n’est pas leur problème ». Avec fatalisme, il conclut en disant ce que beaucoup pensent déjà : « Le Croisic, ça n’existe plus. Il n’y a plus de Croisicais, ça n’a rien plus rien à voir avec il y a 20 ans. Regardez ! Il y a ici 80 personnes, je suis Croisicais de naissance, 30 ans que je vis ici, et au total, je ne connais que cinq personnes dans le public. Ils virent les Croisicais pour installer des retraités, et ceux-là ne se gênent pas pour dire qu’on les emmerde ».
Le second point découle naturellement du premier. Et pour ceux qui osent s’aventurer à évoquer les « grands dossiers » de la commune, Michèle Quellard rappelle à l’ordre : « Je ne vous répondrais pas. Nous sommes ici en réunion de proximité, pour parler de vos problèmes quotidiens, des trottoirs et de la circulation ». Du bruit des mobylettes aux vitesses jugées excessives, en passant par l’éclairage public, Babette Cassac a tout noté. Mais il sera parfois difficile de faire le tri dans la somme des petits intérêts… Contradictoires.
Nul doute que la municipalité va tirer les premiers enseignements de ces réunions, avant d’en organiser d’autres d’ici à septembre. Néanmoins, des voix s’élèvent déjà pour réclamer au moins un débat pour parler de ces petits dossiers qui pourraient changer la vie : le PLU, les éoliennes offshore, le forum, la criée et la pêche, l’environnement, l’intercommunalité, l’hôpital, la politique sportive, le plan de circulation, la construction de logements, les impôts, la politique touristique, la vie nocturne, le soutien aux associations, les investissements, la police municipale et la sécurité, et tant d’autres. Bref, monter sur les trottoirs, histoire de prendre un peu d’altitude.
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