Le Croisic Infos

Personnes à Mobilité Réduite : la ville s’adapte pas à pas

Depuis 2005, la loi oblige les communes à réaliser tous les aménagements nécessaires pour les Personnes à Mobilité Réduite dans la cité. Elles ont jusqu’en 2015 pour mettre aux normes les bâtiments publics et plusieurs années supplémentaires pour la voirie. Pour l’Etat et les collectivités territoriales, la prise de conscience est enfin suivie d’actes concrets. Mais le chemin qui mène vers l’accessibilité pour tous est encore long, tant la tâche est ardue. Loin des clichés, une PMR, ce n’est pas seulement une personne en fauteuil, c’est aussi un malvoyant, un handicapé mental, une personne âgée, un blessé avec ses béquilles, une maman avec sa poussette… Le point au Croisic avec Annick Mouilleron, sub-déléguée aux personnes âgées et handicapés.
Annick Mouilleron
Annick Mouilleron

La mise en place des rues piétonnes, les problèmes de circulations, la difficulté visible de certaines personnes handicapées à se déplacer, les places de parkings handicapés, les logements conventionnés et autres, ont amené lecroisic-infos à s’interroger sur la politique des aménagements PMR en cours de réalisation par la municipalité. Annick Mouilleron a mis en place une commission spécialement chargée d’étudier ces questions et de faire des propositions concrètes. Elle est composée, en autre,  par des membres de la municipalité, de la communauté de communes, des associations d’usagers et des personnes avec handicap.

Un diagnostic sur l’ensemble de la commune a été réalisé. Et ce sont des dizaines d’exemples et de petites choses à modifier qui sont soulignés ! Des obstacles que les valides rencontrent tous les jours, sans même y prêter attention, mais qui rendent la vie impossible aux autres. Ici un poteau, là un panneau publicitaire, ou encore une plaque d’égout (un piège pour les fauteuils roulants), un bac à fleurs, un trottoir surélevé, des barrières infranchissables, etc. Pour la ville, la multiplicité de ces petits aménagements représente déjà un sacré chantier et il faudra du temps avant que tout ne soit parfait. C’est aussi un budget conséquent… A ce propos, Annick Mouilleron est très claire : « Nous ne recevons pas d’aides de l’état. D’ailleurs, il y a des communes qui ne font rien, soit parce qu’elles n’ont pas les finances, soit parce qu’elles n’ont pas encore pris conscience du problème ».

Au Croisic, des travaux ont déjà été réalisés, notamment des les établissements publics. « Dans tous les projets de travaux prévus, nous incluons ce paramètre PMR », ajoute la sub-déléguée. Pour autant, la mise aux normes de l’ancienne mairie (où les personnes handicapées étaient conviées à attendre au rez-de-chaussée) et du cinéma « Le Hublot » s’annonce plus compliquée. « C’est un travail énorme, ça ne se fait pas en un jour ! En plus, il faut trouver les meilleures solutions et ce n’est pas toujours aussi évident », prévient Annick Mouilleron. Au foyer des anciens, les travaux ont été budgétés et ont commencé. Rappelons que la commune compte plus de 1000 personnes de plus de 70 ans !

Pour le logement, nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, chaque lot est désormais fournit avec des appartements spécifiques aux normes PMR. Ce fut le cas à Kervaquet et ce sera similaire à Maison Rouge.

La plus grande partie du chantier (et la plus onéreuse), c’est la voirie. D’ailleurs, pour Annick Mouilleron, il semble impossible de pouvoir tout faire et pour le mieux. La municipalité a donc mis en place des objectifs, avec de grands axes à réaliser. Actuellement, un cheminement voit le jour au départ du Centre Saint-Jean de Dieu, avec abaissement des trottoirs et pose de dalles podo-tactiles (pour les non-voyants). A l’automne, cette voie sera prolongée jusqu’à la Poste, la Place Dinan, la rue des Poilus, jusqu’à la Gare. Cela représente 50 000 euros de budget. Ensuite, elle sera aménagée jusqu’à Intermarché. « Tous ces fauteuils qui roulent sur la route, c’est vraiment dangereux. Aussi, sur les quais, on connait quelques problèmes avec les terrasses qui s’étalent un peu trop. Il faut un minimum d’1,40 mètre pour le passage d’un fauteuil. Chacun doit faire des efforts et comprendre l’autre », explique Annick Mouilleron. Les projets suivants portent sur l’avenue Leclerc et les axes qui mènent aux écoles et à la salle des sports. « Ca m’effraie un peu tout ce travail. Mais on a commencé, on le diagnostic, on a la volonté. C’est quand même loin  d’être fini ! », ajoute l’élue.

La volonté municipale est aussi de pouvoir acquérir le label « Tourisme Handicap », l’occasion pour Annick Mouilleron de mettre l’accent sur tous les types d’handicaps, notamment mental. « Pour eux, c’est l’accueil qui compte. Il faut être à l’écoute, faire preuve de patience, savoir leur parler et les comprendre. Le personnel doit être formé », indique-t-elle. Plus généralement, elle souligne l’évolution des mentalités au sein de la population : « Les handicapés sont beaucoup mieux perçus. Au Croisic plus qu’ailleurs, les gens sont habitués avec la proximité de Saint-Jean de Dieu. Ca va dans le bon sens, avec un peu de civisme ».

 Exemple typique d’obstacle aux PMR
Exemple typique d’obstacle aux PMR
Auteur : Y.D. | 18/06/2010 | 1 commentaire
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Vos commentaires

#1 - Le 24 juillet 2010 à 20h41 par prudence labbé, Le Croisic
alors ça va bientôt bouger...les déplacements conçus pour tout le monde, handicapé ou non, piétons, cyclistes, automobilistes dans toute la presqu'île...

après la réflexion vient le temps de l'action, non ?

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