Peu de visiteurs ; il faut dire que l’enseigne d’une banque en devanture ne prête pas spécialement à s’aventurer dans l’espace. Pourtant, le curieux aura bien raison de franchir le seuil de l’endroit. Un espace calme, loin de l’agitation du quai.
Ici, on fait dans la classe, le moderne, le travaillé, le surréaliste, le contemporain, dans la surprise et dans l’imaginaire, dans le classique et le sourire.
Bien pratique ces deux espaces en duplex, car, sans thématique, les choix proposés sont forts différents et mériteraient, sans doute, des expositions individuelles. Néanmoins, cette diversité fait aussi la richesse du moment, celle de découvertes nouvelles au fil des pas.
« Nous, nous connaissons bien et cette exposition montre nos dernières créations » confie Mickelina Mancini.
On peut rester figé sur les voiles des bateaux qui s’encroisent ou les peintures de chevaux de Kat aux touches précises qui donnent des reflets très sensibles, remplies de lumière. Des scènes qui paradoxalement, de réalistes deviennent au fil de l’imprégnation très poétiques.
Puis, après avoir baissé les yeux devant cette fourmi et cette araignée géantes de Gérard Vauselle, les pupilles s’écarquillent et se tournent vers ses bustes provocateurs, à la fois légers et sensuels. « Fabriqués avec des matériaux de récupérations » explique la fiche technique, ce qui peut refroidir certaines ardeurs devant un fessier galbé qu’une main voudrait bien toucher.
Avant de passer à l’étage, un mur entier expose les rêveries de Mickelina Mancini. Elle dévoile son univers facilement, le monde des fantasmes et des rêves. Certaines toiles font parfois penser à du Klint, sans doute à cause de cet or qui transcende les personnages féeriques, voyageurs étranges comme, aussi ces animaux assemblés dans des scènes improbables.
Monter l’escalier ouvre à une toute autre approche de l’étrange imaginaire de Maeri. Des tableaux sur bois, à la peinture épaisse, sombre. Ils mettent en action des silhouettes de femmes, d’enfants, on ne sait trop. Ce n’est pas apaisant, plutôt dérangeant. L’air semble plombé de silence et d’attentes ; les personnages nous tournent le dos comme si l’on devait leur parler pour qu’ils se retournent, comme s’ils n’attendaient que cela. « Le silencieux est ce qu’on ne dit pas » murmure Maeri.
Au premier, sous les poutres, tout de suite reconnaissable tant elle multiplie les expos, les toiles de Marie-Luce Férréol pour une galerie de portraits dans ces pastels flous empreints de poésie surannée. Encore une fois, apparaît comme un autre monde parallèle et pourtant si proche. Beaucoup de ces portraits montrent la femme dans des moments de vie, un travail à la spatule ou au couteau sur huile inspiré de ses voyages au Maroc et en Italie.
Enfin le second sculpteur de cette exposition Patrice Kauffmann expose un travail très épuré sur de la pierre dure ; il en ressort parfois une sorte d’ambiance africaine dans les attitudes. Le fini et le lissé de la roche permettent de faire glisser la lumière sur les formes exposées. Sur la photo, en pierre du Lot, un portrait intitulé Miss très caractéristique de la « patte » de l’artiste qui vit dans ce département.
Pratique :
Expo visible jusqu’au 30 mai. 11 heures à 19 heures, entrée libre.
* Le lieu : Salle d’exposition de la Banque Populaire, 18, rue du traict, Le Croisic.
Les artistes se relaient dans la salle pour vous accueillir…Un plus bien sympathique.
Le 08/09/2021 par Ronnet dans
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