Le port de pêche reste incontestablement l’atout économique et touristique numéro un du Croisic. Surtout lorsque l’évolution du comportement des vacanciers s’accompagne d’un besoin d’authenticité et d’une consommation de qualité. En ce sens, les filières courtes répondent à un véritable besoin. Et à voir la foule qui se presse sur les quais cet été, on comprend mieux l’ampleur du phénomène. « On veut consommer des produits locaux dont on est certain de la provenance. Depuis une semaine, je viens tous les jours acheter des tourteaux ou des homards. Ici, on est sûr de la qualité et de la fraîcheur. Et puis, c’est moins cher et on sait où va notre argent », raconte Gérard, un touriste parisien qui a pris son tour dans la file d’attente du point de vente des bateaux A-Je-Davis et Kab David, ce jeudi.
A la criée, Max Palladin, le directeur, reconnaît bien volontiers l’intérêt économique pour les pêcheurs. « C’est une source de revenus complémentaires qui leur fait beaucoup de bien. Mais il ne faut pas que ça crée un déséquilibre avec l’approvisionnement de la criée en certains produits », explique-t-il. Au Croisic, le port de pêche, c’est un peu le cœur de la ville. Il rythme la vie de la cité et fonctionne en osmose avec elle. Ce n’est pas le cas partout : « Il y a des ports qui ont choisi d’autres options en cloisonnant totalement le port de pêche, sans accès pour le public. Ce n’est pas le cas ici et ce n’est pas sans poser des problèmes lorsqu’il y a d’importants pics de fréquentation lors des ventes », indique le directeur. Un coup d’œil par la fenêtre du bureau de Max Palladin et l’on peut comprendre que le directeur ait parfois quelques sueurs froides. « Le souci, c’est que chaque patron pêcheur s’est organisé lui-même, sans concertation. La SEM devra peut-être réfléchir et leur proposer quelque chose de plus structuré. Car sur les quais, il n’y a aucun aménagement pour recevoir le public. Les professionnels travaillent au milieu des gens, tout proche du bord. S’il y a un accident un jour, nous serons tenus pour responsable », regrette-t-il.
Si les patrons pêcheurs s’acquittent de la taxe d’équipement du port, la vente directe n’est pas sans conséquence sur l’activité économique de la criée. Néanmoins, elle ne se déroule que pendant la période estivale. Les pêcheurs doivent déclarer les quantités vendues, mais ils sont libres de pratiquer les prix qu’ils souhaitent. Pour Max Palladin, la vente directe pose un autre problème : « On le voit, les conditions sanitaires sont loin d’être idéales ». Quoi qu’il en soit, les acheteurs n’ont pas le même point de vue, la vivacité des crustacés étant pour eux plus qu’un gage de qualité. Ils font même preuve d’une patience rare. Plus de homards ? « Pas grave, on prend un ticket et on attend le prochain bateau ! ». Une patience à faire rêver les automobilistes…
La vente directe renoue également avec une longue tradition des ports de pêche. Elle répond également à une demande assez similaire que celle que connaît actuellement la filière agricole. Pour les professionnels, aidés par leurs familles, c’est du travail supplémentaire, mais c’est rentable. Toutefois, s’ils veulent éviter un nouveau mille-feuille réglementaire et administratif, les pêcheurs, la criée et les acheteurs devront garder le bon équilibre.
Le 15/04/2020 par patrick monnier dans
La SEM des ports est au vert
Le 06/12/2019 par patrick monnier dans
Le Croisic : La pêche en danger
Le 20/11/2019 par bourglan jacques dans
Le Croisic : La pêche en danger
Le 02/11/2019 par Mazé dans
Le Croisic : La pêche en danger
Le 02/11/2019 par André Trimaud dans
Le Croisic : La pêche en danger
Le 31/10/2019 par Josette femme de pêcheur dans
Le Croisic : La pêche en danger
Le Croisic Infos : Flux RSS | Newsletter | Favoris | Plan du site | Galeries photos | Liens | Contact
Réseau Media Web :
Saint Nazaire | Pornichet | La Baule | Le Pouliguen | Batz Sur Mer | Guérande | La Turballe | Saint Brevin | Angers | Nantes | Brest